Devenir mère, après un cancer …
Dans ce difficile combat contre la maladie, j’ai eu la chance d’avoir le soutien de mes deux filles : Lisa et Cécile. Je mesure aujourd’hui le bonheur d’avoir eu la possibilité de porter un enfant, de donner la vie, de devenir maman.
Mais je pense à toutes ces jeunes femmes, ces soeurs de combat, pour qui le désir d’être mère devient un nouveau parcours de combattante.
Le cancer touche des femmes de plus en plus jeunes. S’il est détecté de plus en plus tôt et si de plus en plus survivent à cette maladie, il est cependant un traumatisme réel et durable dans leurs vies et celles de leurs proches avec des conséquences parfois irréversibles et indélébiles.
Les chimiothérapies et autres traitements anti-cancéreux ont des conséquences néfastes sur les désirs et la possibilité d’avoir des enfants. Pour beaucoup de femmes, le cancer les prive de ce projet d’avenir. Pourtant, selon les situations, il existe des solutions pour préserver la fertilité des patientes atteintes de cancer.
La Loi du 6 Août 2004 relative à la bioéthique (loi n°2004-800) prévoit que “toute personne, homme ou femme, exposée à une prise en charge qui risque d’altérer sa fonction de reproduction peut bénéficier d’une préservation de ses gamètes et de ses tissus germinaux.“
Le Plan Cancer 2014-2019 prévoit également de systématiser l’information auprès des patient-e-s et de faciliter l’accès aux plateformes de préservation de la fertilité.
Mais dans pareille situation, il faut aller vite. Alors qu’elles doivent faire face au choc de l’annonce de la maladie, elles doivent, quand elles en ont la possibilité et qu’elles sont bien informées et suivies, de préserver ou pas leur fertilité.
Comment se projeter dans l’avenir, envisager de donner la vie, quand la nôtre est en danger et que pour beaucoup, la question ne s’était pas encore posée ?
Le combat contre la maladie précède un combat futur, celui de pouvoir, si on le souhaite devenir mère et ce malgré les traitements qui compromettent cette perspective.
En effet, malgré la préservation de la fertilité, les femmes sous traitement anti-hormonal sont également contraintes de repousser le moment d’envisager une grossesse du fait que l’hormonothérapie est tératogène, autrement dit, elle est susceptible d’induire des malformations de l’enfant (source Institut Curie).
Différentes techniques de préservation permettent de prélever des gamètes ou des tissus germinaux qui seront conservés et utilisés après le traitement anti-cancéreux dans le cadre d’une Assistance Médicale à la Procréation (AMP) : la conservation d’ovocytes, la conservation d’embryons, la conservation de tissus ovariens.
Il n’est toutefois pas possible de garantir un succès de l’utilisation ultérieure de ces cellules et tissus prélevés mais cela permet de donner des chances aux femmes qui le souhaitent de mener un projet parental après la maladie. (source Oncorif)
De nombreuses équipes médicales s’organisent pour permettre à des femmes et à des couples, de ne pas renoncer à ce projet d’avenir. La Clinique Mathilde à Rouen, où j’ai été soigné pendant mon cancer, fait partie des établissements qui proposent cette solution.
Malheuresement, l’information sur ces possibilités et l’accès à ces dispositifs pour les femmes confrontées au cancer est encore très inégale selon les territoires.
En ce mois d’Octobre Rose, je souhaite particulièrement sensibiliser, informer les femmes aux possibilités de fertilité après un traitement anti-cancéreux. Parce qu’une meilleure prévention permet une meilleure résilience.
Aussi, OZALYS a décidé de soutenir l’association Les Seintillantes créé par Julie Roset, médecin biologiste et responsable du centre d’assistance médicale de procréation et de préservation de la fertilité de LA CLINIQUE MATHILDE et Séverine Ouvry, formatrice et coach en développement personnel. Cette association promeut la lutte contre le cancer du sein et sensibilise aux difficultés que rencontrent les femmes concernées. Et elles sont nombreuses.
Depuis la création d’ozalys, ma volonté est d’informer et de militer inlassablement pour vaincre les tabous liés aux cancers féminins pendant et après la maladie, avec la conviction que rien n’est impossible et encore moins devenir mère après un cancer, pour celles qui le désireraient et le pourraient car bien informées et accompagnées dans ce projet de formidable résilience.
https://www.fondation-arc.org/support-information/livret-devenir-parent-apres-cancer