Nos cheveux pendant et après le cancer

J’ai perdu mes cheveux un samedi matin, alors que je prenais ma douche. Mon oncologue m’avait prévenu que la chute  débuterait quatorze jours après la première chimiothérapie. Il ne s’était pas trompé.

Cette étape qui venait porter atteinte à ma féminité,  a été particulièrement difficile. 

A travers cet article, je souhaite vous aider à appréhender cette chute de cheveux tant redoutée mais aussi et surtout envisager l’avenir.

Chute des cheveux et cancer

Pourquoi nos cheveux tombent-ils?

Il y a presque autant de traitements que de types de cancers.  Certains, comme la chirurgie ou la radiothérapie sont des traitements locaux. En revanche la chimiothérapie et l’hormonothérapie vont agir dans l’ensemble de votre organisme.

La chimiothérapie repose sur l’administration de médicaments dits «  cytotoxiques » qui vont détruire les cellules tumorales. Ils peuvent agir sur différents processus impliqués dans la multiplication des cellules, soit en les détruisant directement, soit en les empêchant de se multiplier. 

Malheureusement, leur action n’est pas sélective, la chimiothérapie attaque toutes les cellules à croissance rapide  comme celles des cheveux et du système pileux.

Parce que le processus de division des cellules est brutalement stoppé, les jeunes cellules cessent de naître et de se multiplier et la chevelure commence à tomber, deux à trois semaines après le début du traitement.

Puis se sont les poils de tout le corps qui disparaissent peu à peu (cils, sourcils, aisselles, pubis…).

Se sentir femme malgré l’alopécie

Même si ce n’est pas le plus grave, la chute des cheveux est l’un des effets secondaires les plus redoutés des traitements anti-cancereux.  L’alopécie est une sorte de « mise à nu de la maladie » qui expose aux yeux de tous le combat que nous menons. Il n’est pas facile d’apprivoiser et d’accepter cette nouvelle image de soi. Nous nous retrouvons souvent impuissantes dans un univers médical où la féminité ne semble plus avoir sa place tant la priorité est la survie.

Pour éviter d’affronter le regard des autres parfois difficile à supporter, de nombreuses femmes ont recours à une prothèse capillaire. Après avoir rasé mes cheveux, la prothésiste capillaire s’est empressée de me faire essayer plusieurs perruques, sans succès. Je ne me reconnaissais pas, c’était trop brutal. J’ai opté pour l’achat de jolis turbans afin de couvrir mon crâne nu. Ces turbans  ont été des accessoires de mode, une façon de continuer à m’occuper de moi. 

Illustration Lili Sohn

Être malade ce n’est pas un choix, en revanche il est possible de choisir la façon dont nous souhaitons vivre la maladie et décider de garder le contrôle sur notre féminité.

J’ai créé la marque Ozalys pour aider les femmes à retrouver du plaisir dans leur salle de bain, devenue un lieu de souffrances physiques et morales. D’autres jeunes soeurs de combat ont également innové en proposant des alternatives confortables à la prothèse capillaire.

• Julie Meunier, fondatrice des Franjynes 

“Je ne supportais pas les perruques et la sensation de me coiffer me manquait. J’ai donc commencé à me nouer des turbans sur la tête : mieux qu’un traitement, cela a eu un vrai effet thérapeutique ! On ne me regardait plus parce que j’étais malade ni parce que je souffrais d’alopécie à cause de la chimiothérapie mais parce que j’avais un look original.”

• Fanny Rosa Viegas, créatrice de la marque Entrenoue 

“Parce que faire un pied de nez à la maladie, c’est déjà aller mieux.”

• Wassila kaabi, fondatrice de Vita Rose 

“La féminité est en vous, il faut juste : l’exprimer, la valoriser, la porter”

Foulard, turban, perruque, ou crâne nu, le choix dépend de chacune d’entre nous, de nos goûts, de nos besoins, l’essentiel est de se sentir bien, belle et féminine.

A noter que depuis le 02 avril 2019 en France, certaines perruques sont mieux prise en charge par l’assurance maladie. Les prothèses en fibres synthétiques (classe 1) sont remboursées à hauteur de 350 euros (auparavant 125 euros). Pour les prothèses de classe 2 (au moins 30% de cheveux naturels), le remboursement est de  250 euros. Si, comme moi, vous ne souhaitez pas porter de perruque, des accessoires capillaires peuvent être remboursés à hauteur de 40 euros . 

La chute des cheveux, et après?

A quel moment les cheveux repoussent-ils?

La repousse des cheveux, est un moment que j’attendais avec impatience.

L’activité de nos cellules  reprend dès la fin du traitement par chimiothérapie. Environ 6 semaines après la dernière séance, le moment tant espéré de la repousse arrive enfin. Parce que nous sommes toutes uniques et que nos traitements ne sont pas tous identiques, la repousse est différente pour chacune d’entre nous.

Les premiers cheveux sont souvent timides et fragiles, il convient de les traiter avec beaucoup de précaution. Ils peuvent être différents et changer d’aspect :  couleur, épaisseur, souplesse. Les cellules de nos racines ont besoin d’un peu de  temps pour refonctionner normalement, l’aspect des premiers cheveux n’est donc pas définitive. Il en est de même pour les poils lorsqu’ils commencent à repousser,  ils sont parfois plus abondants et/ou forme un sorte de duvet, mais cela ne dure généralement pas.

Dans le cas des cancers hormono-sensibles (80 % des cancers du sein), une hormonothérapie est prescrite. l’objectif est de neutraliser les hormones féminines qui pourraient stimuler la croissance de nouvelles cellules cancéreuses. Ce traitement peut entraîner chez certaines femmes une perte de densité des cheveux.

Comment favoriser la repousse des cheveux?

Pendant la période difficile de la chimiothérapie, j’ai eu le bonheur d’avoir ma fille Cécile,  esthéticienne, à mes côtés. Chaque jour, elle me massait le crâne et posait ses mains sur mon corps endolori. Elle m’a appris à prendre soin de mon crâne autant que de mon visage ou de mes mains. 

Les conseils de Cécile, directrice des soins esthétiques

“la perte des cheveux et/ou le port de perruques ou bonnets peuvent rendent votre cuir chevelu sensible et inconfortable. Je vous conseille d’utiliser notre Soin Réconciliant  qui hydrate et apaise immédiatement le crâne. En période d’alopécie, je vous recommande d’y associer la crème de douche corps et cuir chevelu , afin de  laver en douceur votre cuir chevelu et apporter du confort après la douche. 

En période de repousse et/ ou d’hormonothérapie, vous pouvez utiliser notre shampoing  pour laver et démêler en douceur vos cheveux. Il apaise également votre cuir chevelu parfois irrité par la repousse et la stimule.

Je vous invite également à masser régulièrement votre crâne. Le massage a beaucoup de vertu. Au delà de l’aspect bien-être,  son effet sur le système vasculaire permet d’oxygéner les cellules et ainsi améliorer la qualité du cheveu et stimuler sa repousse.”

L’avis de Linda Berkani, directrice R&D 

« Notre laboratoire a sélectionné des ingrédients sur mesure et adapté qui répondent aux besoin des femmes touchées par le cancer. L’Anacryn présent dans nos soins Réconciliant et Unique est un activateur naturel de la croissance des cheveux qui apporte les éléments nécessaires à leur vie et prépare leur repousse. L’AquaCacteen, actif phare de notre gamme de soins, va permettre d’apaiser et d’hydrater le cuir chevelu »

Parce qu’une femme touchée par le cancer a besoin de douceur, de réapprendre à prendre soin d’elle, de renouer avec son corps et sa féminité, Ozalys propose une carte de six soins bien-être spécifiques dont notre Soin Réconciliant pour le cuir chevelu : “J’ai créé un soin spécifique du cuir chevelu, prodigué par des esthéticiennes en institut de beauté, ce soin inclut un modelage pour vous apporter du bien-être, soulager les tensions et stimuler la repousse du cheveux. Dans ce soin nous utilisons le lait doux réconciliant, qui apaise les irritations, hydrate et nourrit la peau du crâne.” (Cécile-directrice des affaires esthétiques)

POUR CONCLURE…

Le parcours de soin du cancer est souvent synonyme de  perte de féminité. La perte des cheveux est une des plus difficile. C’est une étape traumatique que chacune appréhende et traverse  à sa façon. Je suis heureuse de constater des améliorations de prise en charge des perruques et accessoires, même si ces avancées ne vont pas assez loin et risquent de renforcer les inégalités dans la maladie.

Un exemple, pourquoi les prothèses en cheveux naturels, plus confortables et plus qualitatives, ne sont-elles  plus du tout prises en charge? 

Le  remboursement des accessoires est largement insuffisant. Cette prise en charge exclut la possibilité du remboursement  d’une prothèse, alors que de nombreuses femmes utilisent les deux pour des raisons de confort principalement.

Et l’après,  si long…et si lourd financièrement pour trop de femmes,  les problèmes de chute de cheveux liés à la prise d’un traitement d’hormonothérapie ne sont ni abordés ni pris en charge. Aider les femmes à palier à leurs effets secondaires permettrait pourtant de contribuer à une meilleure observance du traitement…

Parce que la vie est précieuse, la beauté aussi.