< Retour au site Ozalys
Le blog d'Isabelle

Movember, Messieurs prenez soin de vos prostates!

En novembre la prévention contre le cancer ne faiblit pas. Octobre rose laisse place à  Movember et sensibilise sur les cancers masculins.

Avec près de 54 000 nouveaux cas et 9.000 décès chaque année en France, le cancer de la prostate est le plus fréquent chez l’homme.

Un homme sur 8 développera un cancer de la prostate avant l’âge de 75 ans . Si le nombre de nouveaux cas augmente en moyenne de 4,8% par an, les taux de mortalité sont en revanche stables dans le temps . (source urofrance)

Aujourd’hui, grâce au dépistage précoce, près de 9 patients sur 10 sont diagnostiqués avec une forme localisée de cancer qui se soigne.

Parce qu’ Ozalys a été pensée pour les femmes touchées par le cancer du sein, mais n’est “pas réservé ’à”, je souhaite soutenir ce mois de sensibilisation au cancer masculin en vous apportant, Messieurs, quelques éléments d’informations à ce sujet. 

Comprendre le cancer de la prostate

C’est quoi la prostate?

prostateLa prostate est une glande génitale masculine, située dans le petit bassin, juste sous la vessie et devant le rectum. Elle a la forme et la taille d’une châtaigne, et pèse 20 à 25 grammes. Plus l’homme vieillit, plus sa prostate grossit.

Son développement et son fonctionnement débutent à la puberté, sous la dépendance des hormones sexuelles masculines (la plus importante de ces hormones est la testostérone, principalement produite par les testicules)

Le principal rôle de la prostate est de produire le liquide prostatique. Ce liquide, qui représente le tiers du volume du sperme, joue un rôle dans la survie, la maturation et la mobilité des spermatozoïdes, produits par les testicules.

Les symptômes qui doivent alerter

Le cancer de la prostate est généralement asymptomatique aux premiers stades de la maladie. Les signes et les symptômes apparaissent souvent lorsque la tumeur croît et entraîne des changements des habitudes urinaires.

Un certain nombre de symptômes peuvent alerter :

les symptômes urinaires : fréquence des mictions, besoin urgent d’uriner, difficulté à commencer à uriner, jet d’urine faible, lent ou qui s’interrompt, incapacité de vider entièrement la vessie, sensation de brûlure, incontinence, sang dans les urines.

un trouble de l’érection, la présence de sang dans le sperme, une éjaculation douloureuse

douleur ou raideur dans les os des hanches, du dos ou de la poitrine, faiblesse ou engourdissement dans les jambes ou les pieds

perte de contrôle intestinal

Attention, d’autres affections médicales peuvent provoquer les mêmes symptômes que le cancer de la prostate, c’est pourquoi, Messieurs,  il est important de consulter votre médecin pour comprendre l’origine de vos troubles.

Les examens à pratiquer

Pour dépister précocement le cancer de la prostate, L’Association Française d’Urologie  recommande un toucher rectal annuel et un dosage du PSA chez tous les hommes de plus de 50 ans. 

Chez les personnes à risque (antécédents familiaux, hommes d’origine afro-antillaise ), le dépistage peut être commencé à partir de 40 ans.

Le test sanguin de l’antigène prostatique spécifique (PSA) est utilisé pour déterminer le niveau d’antigène prostatique spécifique (molécule produite par la prostate)

Si le niveau de PSA dans le sang est trop élevé, cela suggère que les cellules de la prostate se comportent anormalement. La cause peut être une tumeur de la prostate, mais aussi une infection ou une hypertrophie bénigne de la prostate. (prostate dont la taille a grossi)

Votre médecin se basera sur les résultats de la prise de sang, mais aussi sur votre âge et vos antécédents familiaux, afin d’estimer votre risque de développer un cancer. Si le risque est élevé, il vous proposera une biopsie du tissu prostatique afin de confirmer s’il s’agit bien d’une tumeur. 

Les traitements du cancer de la prostate

Le score de Gleason et la classification d’Amico

Les tumeurs de la prostate sont classées selon le stade de la tumeur et le degré d’agressivité des cellules tumorales. Le stade de la tumeur représente son niveau de progression et sa propagation éventuelle aux ganglions lymphatiques ou à d’autres organes.

L’autre élément de classification est le score de Gleason qui donne des informations sur l’agressivité des cellules et la vitesse de développement de la tumeur. Les tumeurs avec un score plus élevé (8-9-10) sont plus agressives et plus difficiles à soigner.

Le score de Gleason, associé au stade clinique et au dosage du taux de PSA, va permettre de définir une classification dite de d’Amico et distinguer les tumeurs de bas risque, risque intermédiaire et haut risque. C’est à  partir de ces éléments que l’oncologue va définir une stratégie thérapeutique.

Le rôle des hormones 

Comme pour le cancer du sein, la très grande majorité des cancers de la prostate sont hormono sensibles, c’est à dire que  la croissance de la tumeur est stimulée par les androgènes (hormones sexuelles masculine). La testostérone, produite par les testicules est l’androgène le plus important.

Les différents traitements

Après le diagnostic de cancer, une prise en charge adaptée est proposée. Néanmoins, lorsqu’il n’y a pas de symptôme gênant, que le patient est par ailleurs en bonne santé et que la tumeur a été identifiée comme petite, localisée et à faible risque, l’équipe médicale peut différer la mise en route d’un traitement jusqu’à ce que soit constatée une apparition ou une évolution des signes.

la surveillance active implique que le médecin surveille la tumeur et sa croissance, selon un calendrier strict de visites. À chaque visite, plusieurs tests sont réalisés pour vérifier, notamment, le niveau d’antigène prostatique spécifique (PSA) dans le sang. L’objectif est de passer à d’autres options de traitement si des signes de progression de la maladie se manifestent.

Plusieurs options de traitements existent selon les formes et stades d’évolution de cancers de la prostate :

-Le traitement HIFU (Ultrasons Focalisés à Haute Intensité) consiste à détruire la tumeur en détruisant les cellules malades avec des ultrasons focalisés. Une sonde est introduite dans le rectum du patient sous anesthésie, ce qui permet à la fois de visualiser la prostate et de générer les ultrasons focalisés. 

– La prostatectomie est le traitement chirurgical de référence du cancer de la prostate pas ou peu étendu. Il permet de retirer la prostate et des vésicules séminales. (glandes reliées à la prostate qui fabriquent un liquide servant à nourrir les spermatozoïdes )

– La radiothérapie peut être également indiqué pour contrôler et/ou éradiquer les cellules cancéreuses. 

– l’hormonothérapie consiste à administrer au patient des médicaments qui bloquent l’action de la testostérone afin d’inhiber le développement de la tumeur (et éventuellement des métastases). Elle peut-être administrée par voie orale ou par injections sous-cutanées.

Plus rarement, la production d’androgènes peut être arrêtée par ablation chirurgicale des deux testicules.

En cas de cancer métastatique résistant à l’hormonothérapie, un traitement par chimiothérapie et/ou radiothérapie peut être envisagé s’il y a des douleurs ou pour soulager les symptômes de la maladie.

Les effets indésirables

Un impact psychologique et social

Le diagnostic de cancer a un impact sur votre vie et celle de vos proches. Il peut provoquer des sentiments d’angoisse, d’incertitude, de peur ou même la dépression. Son traitement peut entraîner des effets indésirables et avoir une incidence sur votre travail, votre vie sociale, vos relations intimes. 

Dans cette période difficile, il est important de ne pas se sentir seul, d’échanger ses peurs et ses espoirs, de se sentir informé, renseigné, accompagné et écouté.

Pour trouver un soutien, je vous invite à vous rapprocher de votre équipe médicale, qui sera en mesure de vous orienter vers des associations locales ou des professionnels qui pourront vous accompagner. Vous pouvez également prendre contact avec les associations CERHOM et l’ANAMACAP, dédiées au cancer de la prostate. 

Des troubles de la sexualité

movemberLe traitement du cancer peut aussi affecter votre sexualité. 

Après une prostatectomie radicale, les nerfs érecteurs (placés le long des faces latérales de la prostate) qui conduisent le message nerveux permettant d’obtenir une érection,, sont souvent endommagés lors de la chirurgie et entraînent une dysfonction érectile.

Votre chirurgien pourra vous orienter vers une rééducation de votre fonction érectile, qui consiste à provoquer des érections de façon régulière grâce à des micro-injections à la base de la verge.

Ce traitement est pris en charge à 100% par l’assurance maladie en cas de prostactetomie, alors que rappelons le,  le laser vaginal destiné à traiter l’atrophie vaginale à la suite d’un cancer feminin ne l’est pas.

Lorsque pour diverses raisons, l’injection intracaverneuse ne convient pas, il existe des alternatives : un petit suppositoire contenant un gel à base de prostaglandine peut être inséré dans l’urètre  ;  une pompe à vide appelée cacuum peut permettre d’obtenir une érection.

Au même titre que les ovules vaginales sans oestrogènes qui permettent de minimiser  la sécheresse, ces deux méthodes alternatives ne sont pas prise en charge par l’Assurance Maladie.

Au delà de l’aspect physiologique, l’hormonothérapie  peut entraîner une baisse de la libido. Un sentiment de dépression et la fatigue peuvent aussi avoir un effet négatif sur votre vie sexuelle. 

une incontinence urinaire

Lorsque l’on retire la prostate, tous les nerfs qui l’entourent et le sphincter situé en dessous sont blessés. D’un point de vue anatomique, la disparition du bloc prostatique fait du sphincter urinaire le seul acteur de la continence , ce qui peut entraîner des problèmes d’incontinence.

Chaque personne est unique et l’incontinence est très différente d’un patient à l’autre en termes d’intensité, de perception et de retentissement.  

Quelles soient permanentes ou intermittentes, les fuites urinaires sont à prendre en considération.

Différentes solutions peuvent vous être proposées: La rééducation pelvi-périnéale, les étuis péniens , le port de  protections, les agents injectables, des ballonnets de pression sur l’urètre, Le sphincter artificiel ,La bandelette sous urétrale

Il existe tout un panel de techniques, il n’y en a pas une meilleure que les autres, l’objectif est finalement d’arriver à du sur-mesure pour chacun d’entre vous.

POUR CONCLURE 

Le cancer de la prostate, tout comme celui du sein à la particularité d’être (en très grande majorité) hormono sensible et nécessite un traitement d’hormonothérapie, accompagné de son lot  d’effets indésirables.

Nous pouvons noter cependant un décalage dans la prise en charge de ses effets secondaires, notamment au niveau de la séxualité. Pourquoi la rééducation de la fonction érectile est-elle prise en charge par l’assurance maladie, alors que le laser vaginal destiné à traiter l’atrophie vaginal ne l’est pas? 

La sexualité et le plaisir de la femme serait-il moins important que celui de l’homme? 

Auditionnée au Sénat par le Groupe d’Étude sur le Cancer en juin 2019, je continue de militer pour que les traitements féminins soient généralisées et pris en charge.

Pensée pour les femmes touchées par le cancer du sein, mais pas réservé à… Ozalys est une marque engagée, qui accompagne sans distinction, femmes et hommes à mieux vivre avec les effets indésirables des traitements anti cancéreux.  

Parce que la vie est précieuse, parce que vous êtes précieux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Isabelle Guyomarch
Isabelle Guyomarch
Isabelle Guyomarch est une professionnelle passionnée et aguerrie dans les univers pharmaceutique et de la cosmétique quand elle est touchée par un cancer du sein en 2013. En 2017, elle crée Ozalys, une marque de dermo-cosmétiques créée par des femmes pour les femmes touchées par le cancer.